Eva L’Hoest

L’artiste belge Eva L’Hoest (née en 1991) crée depuis plusieurs années un univers dystopique délicat. Entre ruines fictives et réelles, les images en mouvement de ses films et installations explorent les méandres de la mémoire – humaine et non humaine – rappelant des problématiques économiques et environnementales plus larges.

Pour la réalisation de ses paysages fictifs inspirés de contextes naturels ou domestiques, elle mêle différents procédés techniques de l’image à des recherches sur des sujets aussi vastes et précis que l’étude des vanités, des systèmes de mesure ou des croyances ancestrales.

Au fil des lents travellings de ses films, l’eau, la nature, les corps, les motifs architecturaux se fondent souvent dans un ensemble qui décloisonne les échelles et fait basculer le spectateur au cœur d’une matière fragmentée en résonance avec la complexité du vivant. La plasticité des images cousues de métadonnées et de vocabulaires technologiques et scientifiques défie aussi la puissance des algorithmes dont elle s’inspire et qu’elle dissèque.

Dans les interstices d’espaces indéterminés, fragiles et chatoyants, l’artiste interroge la transparence, le transfert de données et les systèmes de surveillance. Eva L’Hoest ne renonce jamais au réel, comme en témoigne sa pratique de la sculpture 3D et de la réalité virtuelle qui complète parfois ses films et installations. Son approche de l’image photographique, qu’elle soit sculpturale, numérique ou conceptuelle, révèle et déconstruit des écosystèmes qui nous alertent sur notre rapport à l’espace et au temps.